Description de la tombe dite de Philippe II

Les informations de cet article proviennent des cours de Raphaël Orgelet, professeur à l’université de Provence I, ainsi que de la page wikipédia associée et d’un site consacré à la tombe de l’université du Colorado. Pour plus d’informations sur certains mots de vocabulaire, il suffit de cliquer dessus et ils vous renverront à leur page wikipédia pour une explication sommaire.

La monarchie macédonienne se différencie des autres puissances de l’époque hellénistique par la mise en place avec Philippe II d’un culte de la mémoire personnelle. Bien que l’on retrouve pareils tombeaux monumentaux en Orient, il n’y a rien de tel en Grèce continentale durant cette période. Les tombeaux royaux semblent alors propres au monde et à la monarchie macédonienne. Ils sont caractérisés par des chambres funéraires en enfilade précédé d’une antichambre, l’ensemble étant recouvert par une voute en berceau, rareté dans l’architecture grecque. On a retrouvé sur le site de Vergina 11 tombes royales en tout, mais ici on s’intéressera plus particulièrement à l’organisation de la tombe supposée de Philippe II, car c’est la mieux documentée.

Ladite tombe, située à Aigeai, l’ancienne capitale des rois macédoniens, est la plus grande et la plus longue des tombes macédoniennes découverte à ce jour, et est entièrement recouverte d’un tertre de terre circulaire appelé tumulus, mais qui est cependant un ajout postérieur à la tombe. Aujourd’hui on accède aux portes des tombeau directement depuis le musée.

Maquette présentant la coupe de la tombe de Philippe II

L’entrée de la tombe, ou stomion, est caractérisée par une fresque représentant l’architecture de type dorique, alors disparue, avec une architrave possédant des métopes non gravés et présentant une polychromie. Le seul élément se détachant de cette tradition grecque est la fresque peinte au dessus de l’architrave, dont nous parlerons ultérieurement.

Vue frontale de la façade de la tombe de Philippe II

Après le stomion, on entre dans le vestibule. Au centre de la pièce se trouve un sarcophage en pierre contenant un larnax, qui est un coffre en or pesant 5 kilos et demi, avec à l’intérieur des décors de tiges d’or et de pourpre. Celui-ci contenait les ossements d’un individu de sexe féminin, souvent identifiée à Cleopatra, dernière femme de Philippe. On s’appuie souvent pour confirmer cette théorie par la présence d’un diadème féminin en or, composé d’un rinceau, c’est à dire un motif végétal géométrique représentant une tige ondulée et donnant naissance à une série de courbes et de contre courbes. Contre la porte était déposé des cnémides en bronze, les protèges tibias grecs, ainsi que des flèches en or et d’un goryte en argent doré, qui sert à protéger le carquois. Ce n’est pas un objet grec (on le retrouve en abondance dans les tombes royales sythes), mais celui ci a été décoré par un grec selon la technique du repoussé. Le décor représente une scène de combat dans un sanctuaire, dont une partie des protagonistes étaient grecs, reconnaissables car ils portent l’hoplon, soit le bouclier rond typique des hopplites, les soldats grecs.

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Larnax arborant le soleil macédonien

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Diadème féminin à rinceau

Dans la chambre principale, on trouve un deuxième sarcophage en pierre, lui aussi renfermant un larnax, contenant cette fois ci les ossements d’un homme, que l’on considère souvent comme étant Philippe II de Macédoine, mais cette identification a entrainé un vrai débat que nous exposerons dans un autre article. On retrouve dans cette chambre funéraire des armements, notamment une cuirasse en plaque de fer décorée en or, une épée avec un fourreau décoré en ivoire et en or, dont le pommeau représente un casque typiquement macédonien avec un sphinx et des lions. Il y a aussi un casque et trois cnémides. Il y a également présence d’une couronne en or représentant une couronne de feuille de chêne, mais aussi de la vaisselle de banquet. La présence d’éléments de décoration représentant des figurines en ivoire de répertoire dionysiaque (silènes et ménades), mais aussi une muse jouant de la lyre, et 14 appliques en ivoire représentant 15 visages, ainsi que la position des armes au sol montrent qu’il devait y avoir un lit de banquet en bois.

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Cnémides en bronze

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Goryte en or

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Vaisselle de banquet en bronze

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Couronne de feuilles de chêne en or

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Eléments de lit de banquet en ivoire

Pour plus d’images, regardez cette vidéo youtube! (attention, c’en allemand) ou bien celle ci!

Et si vous désirez en savoir plus sur le bouclier d’or et d’ivoire, du diadème ou encore sur la poterie, je suggère aux anglophones de se plonger dans cet ouvrage sur les fouilles du site! Lisez les chapitres 4, 6, et 7 !

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